Les océanographes de Mercator Ocean International (MOi) examinent les vagues de chaleur marine à travers l’océan mondial. Ils analysent une variété d’ensembles de données allant des analyses d’observation (cartes de température de surface de la mer par satellite) aux analyses de modèles (assimilant les observations par satellite et in situ) et aux prévisions de modèles.[1]
Prévisions pour le 7 Septembre
Zone Europe
Pour le 7 septembre, Mercator Océan International (MOi) prévoit un renforcement de la canicule marine sur la totalité du bassin occidental méditerranéen, avec des catégories modérées à sévères. Dans le bassin oriental méditerranéen, on observe une diminution de l’intensité des canicules marines avec des catégories modérées à fortes.
Dans le Sud de la mer Baltique, la canicule marine se renforce et des catégories fortes et localement sévères qui recouvrent les côtes de la Pologne jusqu’à l’Estonie. Dans la mer de Norvège, la canicule marine gagne en étendue avec des catégories modérées à fortes. La canicule marine présente dans le Golfe de Gascogne disparaît entièrement.
Zone Globale
Océan Atlantique
Atlantique Nord – MOi prévoit que la canicule marine présente au milieu de l’Atlantique Nord diminue à la fois en étendue mais aussi en intensité avec néanmoins toujours des catégories modérées à fortes. Le long des côtes Canadiennes, la canicule marine diminue jusqu’à quasiment disparaître, seules des categories modérées subsistent.
Atlantique Tropical Nord – La canicule marine dans le Golfe du Mexique, s’atténue et seules des catégories modérée et forte subsistent. Au centre du bassin, la canicule marine reste globalement stable, on observe toujours des catégories modérées et fortes.
Atlantique Tropical Sud – Dans l’Atlantique Tropical Sud, la canicule marine diminue en étendue, on observe toujours essentiellement des catégories modérées.
Océan Austral
La canicule marine présente dans l’océan Austral au large de l’Afrique du Sud (entre 30°W et 30°E) reste stable.
Océan Pacifique
Pacifique Tropical – Dans le Pacifique Tropical, la canicule marine au nord de la Papouasie Nouvelle-Guinée diminue en intensité et on observe globalement que des catégories modérées. Au large des côtes du Mexique, la canicule marine augmente en intensité et on observa majoritairement des catégories fortes.
Pacifique Nord – Dans le Pacifique Nord, la canicule marine au centre du bassin vers 180°W, augmente en intensité avec plus de catégories fortes. Entre les côtes Nord-Américaines et vers 180°W, la canicule marine augmente aussi en intensité avec des catégories modérées et fortes. La canicule marine en mer du Japon et en mer de Chine orientale continue de gagner en intensité, avec des catégories modérées et fortes, localement extrêmes.
Mers d’Asie du Sud-Est – Les canicules marines présentes en mers d’Asie du Sud-Est continue de diminuer en intensité et ont presque disparues, on n’observe plus que quelques canicules marines de catégories modérées.
Pacifique Sud, à l’Est de la Nouvelle Zélande – La canicule reste stable.
Océan Indien
Dans l’Océan Indien, Mercator Océan prévoit que l’intensité et l’étendue de la canicule marine continue de diminuer. On observe essentiellement des catégories modérée et forte au centre du bassin.
Anomalies hebdomadaires de température
Océan Atlantique | Nord 1.5°C à 3°C | Tropical Nord 0°C à 1.5°C | Tropical Sud 0°C à 1°C | |
Océan Austral | 0°C à 2°C | |||
Océan Pacifique | Nord 0°C à 3°C | Tropical -2°C à 2.5°C | Sud 0.5°C à 1.5°C | Mers d’Asie du Sud-Est 0°C à 0.5°C |
Océan Indien | 0.5°C à 2°C |
Consultez notre Bulletin physique global journalier pour une prévision à 9 jours ici.
Qu’est-ce qu’une vague de chaleur marine ?
Les vagues de chaleur marine sont des hausses extrêmes de la température de l’océan pendant une période prolongée. Elles peuvent se produire à différents endroits de l’océan, et leur ampleur et leur fréquence ont augmenté au cours des deux dernières décennies, ce qui a eu des effets néfastes sur les écosystèmes et les activités humaines. Selon le dernier rapport publié par le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC AR6 SYR), on estime avec un degré de confiance élevé qu’à court terme, avec un réchauffement planétaire de 1,5 °C, la fréquence croissante des vagues de chaleur marine augmentera les risques de perte de biodiversité dans les océans, notamment en raison d’événements de mortalité massive.[2]
Comment sont calculées les vagues de chaleur marine ?
Une vague de chaleur marine est un épisode de chaleur durant lequel la température est nettement supérieure à la normale pendant un minimum de 5 jours consécutifs.
Figure adaptée de Hobday et al. (2018)
La normale est définie journalièrement selon une période climatique suffisamment longue (ici 1993-2016). Ainsi, pour un endroit et un jour donné, connaissant toutes les températures de surface observées sur les 24 dernières années, on qualifie une situation de vague de chaleur lorsque la température mesurée est comprise dans les 10% des valeurs maximales observées (c’est-à-dire au-dessus du 90ᵉ quantile, voir schéma), et cela pour au moins 5 jours consécutifs.
L’intensité de la vague de chaleur pour un jour donné correspond à la valeur en degré au-dessus de la climatologie (trait noir en gras) représenté par la flèche bleue. Nous pouvons soit calculer l’intensité cumulée pendant tout l’évènement de chaleur, ou relever l’intensité maximale.
Les vagues de chaleur sont classifiées selon leur niveau d’intensité : pour cela, l’intensité est comparée à l’écart entre la valeur climatologique et la valeur du 90ᵉ quantile. Une intensité comprise entre 1 et 2 fois cet écart correspond à une vague de chaleur de catégorie modérée ; entre 2 et 3 fois, à une catégorie forte ; entre 3 et 4 fois, à une catégorie sévère ; et un écart supérieur à 4 fois à une catégorie extrême.
[1] Analyse des cartes d’analyse de SST OSTIA (Copernicus Marine Service), OISST (NOAA), GLO12 (Copernicus Marine Service / Mercator Ocean International), PSY4 (Copernicus Marine Service / Mercator Ocean International), et de prévision GLO12 et PSY4
[2] IPCC AR6 SYR chapter 4.3 https://www.ipcc.ch/report/ar6/syr/downloads/report/IPCC_AR6_SYR_LongerReport.pdf